Féodalisme 2.0 : Comment les géants de la tech sont devenus les nouveaux rois | Opinion

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Source : CryptoNewsNet
Titre original : Féodalisme 2.0 : Comment les géants de la tech sont devenus les nouveaux rois | Opinion
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Il y a une certaine assurance dans la façon dont les géants de la tech opèrent aujourd’hui — une assurance qui n’appartient pas à des entreprises privées, mais à des puissances souveraines. Certaines plateformes de recherche décident de ce que le monde sait. Certaines plateformes sociales décident de la façon dont le monde communique. Certains fournisseurs de services cloud décident de ce que le monde achète. Ce ne sont plus des plateformes ; ce sont des empires. Et comme tous les empires avant eux, ils prélèvent.

Résumé

  • Les géants de la tech ont créé le « Féodalisme 2.0 », où des plateformes mondiales extraient les données des utilisateurs comme des seigneurs féodaux, opèrent au-dessus des États-nations, et exercent un pouvoir de niveau souverain sans responsabilité démocratique.
  • Le Web3 offre une voie pour briser ce féodalisme numérique en permettant une identité détenue par l’utilisateur, la souveraineté sur les données, la transparence et une infrastructure décentralisée qui redistribue le pouvoir loin des monopoles d’entreprise.
  • La prochaine révolution doit être architecturale, non politique : pour reconquérir leur autonomie numérique, individus et institutions doivent adopter des technologies décentralisées qui remplacent les rois des plateformes par des systèmes ouverts, interopérables, et contrôlés par les utilisateurs.

Nous vivons dans le Féodalisme 2.0, ou techno-féodalisme, où les seigneurs ne sont pas des monarques dans des châteaux, mais des PDG dans des salles de conseil, et les paysans ne sont pas attachés à la terre, mais aux plateformes. Notre travail n’est plus de cultiver du blé — c’est de produire des données. Chaque clic, défilement, message, requête de recherche, localisation, et trace numérique devient la matière première d’une machine d’extraction mondialisée.

Et comme dans le féodalisme traditionnel, les géants de la tech opèrent au-delà des États-nations. Les gouvernements régulent à l’intérieur de frontières ; les plateformes opèrent à travers elles. Votre citoyenneté importe moins dans votre vie numérique que votre connexion Internet.

Mais voici la vérité inconfortable : nous avons construit ce système. Nous avons échangé le contrôle contre la commodité. Nous avons troqué notre pouvoir d’agir contre la rapidité. Nous avons abandonné notre autonomie numérique pour l’illusion de services gratuits. Aujourd’hui, nous faisons face à une question plus ancienne que l’État-nation lui-même : qui gouverne vraiment ? Et si la réponse est « les plateformes », alors nous avons besoin d’une révolution. Pas politique. Technologique.

Le nouvel ordre féodal

Dans l’Europe médiévale, les paysans n’avaient aucun droit légal sur les fruits de leur travail. Tout ce qui était produit sur la terre appartenait en fin de compte au seigneur. Le féodalisme n’était pas qu’un modèle économique ; c’était une idéologie de dépendance.

Les géants de la tech ont recréé ce modèle avec une élégance terrifiante. Nous ne possédons pas nos données ; nous les produisons simplement. Nous ne contrôlons pas nos identités numériques ; nous louons leur accès. Nous ne consentons pas à l’extraction ; nous y sommes poussés par des schémas manipulateurs et des paramètres par défaut.

L’argument moderne veut que « si vous n’aimez pas, utilisez autre chose ». Mais c’est un faux choix. Les paysans féodaux pouvaient, en théorie, quitter le domaine — ils n’avaient juste nulle part où aller. Essayez aujourd’hui de vivre sans moteurs de recherche, email, plateformes de communication ou services cloud. Essayez de postuler à un emploi, d’accéder à vos dossiers de santé, ou même de naviguer dans une ville. Se retirer est pratiquement impossible.

Ce n’est pas de la rétention d’utilisateurs. C’est de l’ingénierie de dépendance. Et lorsqu’une technologie devient essentielle à l’existence sociale, elle franchit le seuil autrefois réservé au pouvoir souverain.

L’aspect le plus frappant du Féodalisme 2.0, c’est sa structure géopolitique. Les géants de la tech ne demandent pas la permission ; ce sont les gouvernements qui demandent des rendez-vous. Les géants de la tech ne négocient pas ; ils imposent des conditions d’utilisation. Les géants de la tech n’obéissent pas aux frontières ; ils les redessinent en code.

Certaines plateformes de cartographie ont redéfini les frontières internationales, affichant des limites différentes selon la position de l’utilisateur. Certaines plateformes sociales décident quels partis politiques sont visibles et quels récits sont amplifiés ou réprimés. Certains réseaux logistiques de fournisseurs cloud opèrent à une échelle supérieure au PIB de nombreux pays.

Nous n’avons voté pour aucun d’eux. Nous ne les avons pas élus. Mais ils nous gouvernent chaque jour. C’est un pouvoir post-national : non régulé, sans comptes à rendre, et structurellement incité à continuer l’extraction à grande échelle. Et nos identités numériques — faites de préférences, comportements, biométrie, et historiques — en sont les mines.

La promesse du web3 : une nouvelle Révolution industrielle

La Révolution industrielle a brisé l’ancien ordre féodal en donnant aux gens ordinaires de nouveaux outils, de nouveaux droits, et un nouveau pouvoir de négociation. Le web3, s’il est bien conçu, pourrait faire de même. Pas comme un mot à la mode. Pas comme un casino spéculatif. Mais comme une Révolution industrielle 2.0 — une restructuration fondamentale du pouvoir.

Les technologies décentralisées peuvent redistribuer le contrôle comme la machinerie industrielle a redistribué le travail :

  • Propriété : les utilisateurs contrôlent leurs données via l’auto-détention.
  • Identité : vous n’êtes pas un profil dans une base de données mais une entité numérique souveraine.
  • Interopérabilité : vous pouvez migrer entre les applications sans perdre votre historique ou votre réputation.
  • Transparence : les algorithmes opèrent à ciel ouvert, et non dans des boîtes noires.
  • Incitations : les plateformes récompensent la participation au lieu de l’exploiter.

L’objectif n’est pas de détruire la technologie, mais de reconstruire sa structure de pouvoir. Car si l’avenir doit être numérique — et il le sera — alors la question devient : numérique pour qui ? Les rois du Féodalisme 2.0 ? Ou les gens qui créent réellement la valeur ?

Adoption grand public : reconquérir son pouvoir au quotidien

Pour les utilisateurs ordinaires, la révolution commence par quelque chose en apparence simple : la propriété de son identité numérique.

Aujourd’hui, perdre l’accès à son compte email ou à son compte sur un réseau social est plus catastrophique que de perdre ses clés de maison. Ce n’est pas qu’un mauvais design UX. C’est le signe que nous ne possédons rien de notre vie numérique. Le web3 permet des portefeuilles d’identité, des justificatifs vérifiables, des connexions basées sur la propriété, et des coffres de données contrôlés par l’utilisateur. L’adoption grand public ne concerne pas les NFT ou la DeFi ; il s’agit de permettre aux gens ordinaires de récupérer des droits qu’ils ne savaient même pas avoir perdus.

Un monde numérique où vos données vous suivent, et non la plateforme. Où vous choisissez qui voit quoi. Où votre participation génère de la valeur pour vous, et non pour un monopole qui vous revend vos propres habitudes sous forme de publicité.

Adoption institutionnelle : briser les monopoles

Les institutions font face au même problème, à plus grande échelle. Elles dépendent de l’infrastructure des géants de la tech : stockage cloud, modèles d’IA, réseaux publicitaires, et analyse de données. Cette dépendance concentre un pouvoir de niveau national entre les mains de quelques entreprises qu’aucun pays ne peut vraiment réguler.

L’infrastructure web3 — stockage décentralisé, modèles d’IA ouverts, réseaux programmables — offre une porte de sortie aux institutions. Pas parce que c’est moins cher ou à la mode, mais parce que c’est souverain. Elle déplace le pouvoir des monarchies d’entreprise vers des écosystèmes ouverts. C’est pourquoi certains gouvernements, banques centrales et entreprises expérimentent la blockchain : non par curiosité, mais par crainte.

La crainte d’être des vassaux dans l’empire numérique de quelqu’un d’autre.

La révolution sera décentralisée — ou n’aura pas lieu

Chaque révolution commence avant que les gens ne la reconnaissent comme telle. La révolution du web3 ne concerne pas les tokens ou la spéculation. Elle concerne la structure politique du monde numérique. Droits. Pouvoir. Capacité d’agir. Propriété. Gouvernance. Voilà les enjeux.

Le Féodalisme 2.0 s’est construit lentement, invisiblement, une case de consentement à la fois. Le déconstruire demandera un design délibéré, des évolutions culturelles, et des technologies qui refusent la centralisation du contrôle.

Et c’est là tout l’ironie de notre époque : le web3 doit détruire le Féodalisme 2.0 — non par la violence, mais par l’architecture, car le monde n’a pas besoin de nouveaux rois. Il a besoin de protocoles. Il a besoin d’infrastructures ouvertes. Il a besoin d’une souveraineté qui s’étend. Il a besoin d’une révolution où chacun reprend enfin ce qui lui a été discrètement volé : son (autonomie) numérique.

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